Une grossesse en Angleterre, partie 5


Angleterre, Non classé / dimanche, mai 17th, 2020

Tu peux retrouver la partie 4 ici.

Les rendez-vous sage-femme

J’avais rendez-vous avec ma sage-femme une semaine après avoir effectué mon test de diabète. Elle m’a bien confirmé que je n’en faisais pas, champagne ! Enfin non, bien évidemment, mais tu vois ce que je veux dire.

De ma 28e à ma 34e semaines aménorrhées, j’ai eu des rendez-vous toutes les trois semaines. Ceux-ci se sont toujours déroulés de la même manière.

Analyse d’urine, prise de tension, discussion pour savoir si tout va bien (si je n’ai pas de douleur, de saignement, de gonflement,…), mesure de ma hauteur utérine, écoute du coeur et rappel qu’il est important d’être attentive aux mouvements du bébé.

Bien que j’ai toujours eu un petit stress avant de me rendre à ces rendez-vous, j’en suis toujours sortie soulagée et rassurée sur le déroulement de ma grossesse et la santé de mon bébé.

Une petite frayeur

Début Avril, seulement trois jours après un de mes rendez-vous de suivi, nous avons connu notre première « vraie » peur de cette grossesse.

Un samedi, je n’avais pas arrêté de la journée et je n’avais presque pas senti notre bébé bouger. En fin d’après-midi, je m’étais allongée dans le canapé et j’avais attendue une heure afin de voir si quelque chose se produisait.

J’ai ensuite testé les méthodes préconisées par ma sage-femme dans le cas où cette situation se présentait : une boisson froide et quelque chose de sucré à grignoter.

J’ai ensuite patienté deux heures mais rien n’y faisait, je ne sentais toujours pas de mouvement.

Un peu paniqué, nous avons décidé avec mon compagnon qu’il ne fallait pas rester comme ça. S’en est suivi une petite aventure !

J’ai appelé le service maternité de l’hôpital mais, évidemment, le numéro que je possédais n’étais plus bon.

J’ai ensuite tenté le numéro des sages-femmes de garde : une secrétaire m’a informé que quelqu’un me contacterait rapidement.

Quelques minutes plus tard, j’étais rappelée et la personne m’a conseillé de…contacter la maternité. J’ai indiqué, un peu désespérée, à mon interlocutrice que j’avais déjà essayé de les joindre mais que le numéro n’était plus valable. Elle avait, hallelujah, le bon contact à me fournir !

J’ai re-contacté l’hôpital qui avait ce soir là des problèmes de réseau téléphonique. On m’a demandé de patienter puis finalement on m’a dit que quelqu’un me rappellerait. Encore.

Une sage-femme m’a rapidement contacté et m’a demandé de me rendre à l’hôpital afin d’effectuer un monitoring.

Bien sûr à chaque appel, il fallait donner mon nom, prénom et numéro de NHS (équivalent de la sécurité sociale). Et évidemment, on ne me trouvait pas dans les fichiers informatique. Il me fallait aussi expliquer la situation à chaque personne à qui je m’adressais.

J’avais l’impression d’être un perroquet mais je suis plutôt fière de la façon dont je m’en suis sortie en situation de stress.

A la nuit tombée, je me suis donc rendu à l’hôpital, seule comme on me l’avait demandé (Coronavirus oblige).

J’étais à la fois un peu effrayée et en même temps assez sereine, comme si c’était impossible que quelque chose de grave soit en cours.

Le moment le plus stressant de cette soirée a été de me repérer dans l’hôpital et son labyrinthe de couloirs sans comprendre où je devais me rendre. J’ai dû inspiré pas mal de pitié aux gens que j’ai croisé et qui m’ont guidés jusqu’à ma destination finale !

Une sage-femme m’attendait et m’a installé pour le monitoring tout en me posant des questions et en m’examinant. J’ai ensuite patienté trente minutes, ponctuées par la visite d’une aide-soignante m’apportant un verre d’eau.

J’ai finalement commencé à sentir quelques mouvement sur la fin de l’examen et la sage-femme m’a confirmé que tout était en ordre. J’ai eu l’autorisation de rentrer chez moi tout en ayant pour consigne de les recontacter si la situation se reproduisait un jour.

J’ai été vraiment soulagée de voir la rapidité avec laquelle j’ai été prise en charge ! Je sais aussi maintenant dans quel couloir me rendre le jour de mon accouchement…

Les rendez-vous depuis la 34e SA

Les rendez-vous se sont encore accentués puisque je vois à présent ma sage-femme toutes les deux semaines.

Ils se déroulent comme les précédents et petit à petit, nous avons commencé à parler d’allaitement, de l’accueil de notre bébé, si ma valise de maternité était prête et comment j’envisage mon accouchement.

Je pense que cette fréquence de suivi est ce qui permet de ne pas faire une troisième échographie comme en France.

En tout cas, cela me convient. J’aime bien ces moments où l’on s’assure que tout va bien pour le bébé et pour moi.

Une fin de grossesse confinée

La petite particularité depuis mars, c’est que l’Angleterre (comme le reste du monde) est confinée. Ici, les femmes enceintes ont tout de suite été considéré comme vulnérables, surtout celles dans leur troisième trimestre.

J’ai donc stoppé toute activité sociale et mes sorties se limitent à mon jardin et mes rendez-vous de sage-femme. Et, occasionnellement, pour aider mon cher et tendre à ramener les courses du magasin.

J’aurai dû rentrer une dernière fois en France avant mon accouchement mais bien évidemment cela n’a pas été possible.

Nous aurions dû recevoir une visite des « Health worker » que l’on pourrait traduire par « agents de santé ». Ceux-ci ont pour rôle d’accompagner les parents à l’arrivée de leur enfant et de s’assurer que tout est prêt pour l’accueillir. Cette visite a été remplacée par un entretien téléphonique qui était très enrichissant. J’ai pu exprimer mes questionnements/peurs, demander des renseignements plus approfondis sur le suivi post-partum, l’allaitement,… Ici, l’accent est porté sur la santé mentale tout autant que sur la santé physique. C’est très appréciable !

Pour ce qui est de mon suivi de grossesse, la différence est surtout que je dois me rendre seule à tous les rendez-vous. Sur place, avant de me laisser entrer dans le bâtiment, on me demande toujours si j’ai eu des symptômes du Covid durant les quinze jours précédents.

La sage-femme m’accueille avec masque, gants et tablier jetables. C’était un peu impressionnant la première fois mais maintenant, j’y suis habituée.

Pour l’accouchement, le partenaire est autorisé à venir seulement une fois le travail confirmé et doit repartir quelques heures après la naissance. Enfin, si tout s’est bien passé, mère et enfant repartent en même temps. C’est assez étrange à envisager pour nous, habitués au système français où l’on reste plusieurs jours à la maternité.

Il ne reste théoriquement plus que 2 semaines avant mon accouchement, on pourra donc bientôt expérimenter tout ça !

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