Voilà déjà sept mois que je vis à Nottingham. Sept mois ponctués de très belles découvertes et de joies mais aussi de remises en question et de doutes. Et quoi de mieux pour démarrer 2020 (oui mi février, cela fonctionne encore) que de jeter un oeil sur cette période et d’en tirer un premier bilan, calmement ?
Il y a toujours des éclaircies dans les zones d’ombres
Cette phrase, non pas tirée de mon agenda de collégienne, s’est révélée très juste.
Plusieurs fois, j’ai eu l’impression d’avoir fait une erreur monumentale en venant vivre ici. J’avais quitté un confort certain pour démarrer une nouvelle vie dans un pays dont je ne maîtrisais même pas couramment la langue, tout ça pour suivre un garçon !! Et tout le monde allait m’oublier et me remplacer. Et j’allais finir comme une vieille chaussette, seule au monde.
Merci à la petite voix dans ma tête pour ces bons moments (non).
Mais en réalité, ce garçon, c’est pas n’importe quel garçon. Et puis, il semblerait que personne ne m’ai oublié finalement.
Les semaines ont passées et j’ai pu créer des liens avec des nouvelles personnes. Découvrir une nouvelle culture. Avoir de bonnes surprises.
Petit à petit, et avec parfois quelques rechutes, j’ai réussi à trouver un équilibre.
Rencontrer du monde permet de démarrer sur une bonne base
J’ai eu la chance d’arriver quelques semaines après mon cher et tendre à Nottingham et il avait déjà eu le temps de rencontrer quelques personnes. Merci pour ma sociabilisation !
Se lier à des personnes avec qui je me suis rapidement entendu, avec qui j’ai pu partager, rigoler, a été une des meilleures choses qui pouvaient arriver dans ma situation.
Ils ont vraiment été une soupape de décompression, présents pour rigoler des galères qui nous tombaient dessus et avec qui on partage aussi parfois la nostalgie de notre bonne vieille France.
J’ai aussi fait la connaissance de personne que je n’aurai jamais rencontrer autrement et ça, c’est quand même drôlement chouette.
Certains expats préfèrent éviter leur compatriotes pour diverses raisons. Moi, je ne le regrette vraiment pas !
Les choses ne se déroulent pas toujours comme on l’imagine
Je t’entends déjà dire « Merci Sherlock ! » mais laisse moi t’expliquer.
Je suis arrivée ici, persuadée que mon niveau d’anglais était insuffisant pour travailler dans mon domaine, le commerce. Cette croyance a été renforcée lorsque après une candidature, j’ai vécu un grand moment de solitude au téléphone avec la gérante d’un magasin de thé. Elle ne comprenait pas ce que disait ma voix tremblotante et, étrangement, je n’ai pas eu de nouvelles ensuite.
J’ai donc tenter ma chance en me lançant dans l’aventure du baby-sitting ! Je m’imaginais que ce serait plus facile de parler anglais avec des enfants, que je ne serais pas juger sur mon accent ou mes formulations. J’étais, en quelques mots, naïve.
J’ai trouvé un petit contrat dans une famille adorable. Les discussions que j’ai pu avoir avec les deux parents m’ont fait progresser et ils n’hésitaient pas à reformuler leurs propos si besoin.
Alors que les enfants… Et bien, ils ne comprenaient pas que je ne comprenne pas. Cela a donné lieu a beaucoup de frustration de leur part et de la mienne au début de notre relation !
Petit à petit, nous avons réussi à nous comprendre mais j’ai réalisé que tenir une conversation avec des adultes c’était finalement beaucoup plus simple !
Je tiens également à faire part de mon admiration à toutes les jeunes filles au pair, nounous et autres personnes travaillant avec des enfants !!
Il faut oser !
Malgré les difficultés que j’ai pu rencontrer lors de cette première expérience, j’ai réalisé que je m’en sortais dans mon quotidien.
Et que quand tu n’as pas le choix, tu trouve forcément un moyen de te faire comprendre. Généralement, c’est plus l’appréhension qui m’a bloqué que les connaissances de la langue en elle-même.
Petit à petit, au fil des situations, je prends confiance en moi. Bien sûr, j’ai encore parfois des appréhensions mais j’essaie vraiment de ne plus les laisser prendre le pas sur mon quotidien.
C’est en forgeant qu’on devient forgeron !
Je pense que cette peur d’oser vient, en parti, du fait qu’en France on n’est pas tendre les uns avec les autres lorsqu’il s’agit de parler anglais. Qui n’a jamais reçu une réflexion sur sa prononciation ? Qui ne sait jamais moquer, même gentillement, de l’anglais d’un camarade de classe ?
Moralité : soyons plus bienveillant les uns avec les autres !
Ce qui me déplaît
Changer de pays, c’est aussi découvrir une nouvelle culture et découvrir des choses qui nous étonne et nous pousse à la comparaison avec notre pays d’origine.
Et en tant que bonne française, il est de mon devoir de maintenir l’image de râleur qui fait notre renommée internationale !
Je ne vais te donner que deux petits exemples car en réalité, je n’ai pas grand chose à reprocher à mon pays de résidence !
Tout d’abord, le cinéma : les séances sont souvent bruyantes, parsemées du doux son des pop-corn ou des commentaires peu discrets des spectateurs.
Pour être complètement honnête, il paraîtrait que ce ne serait pas pareil dans tous les cinés mais dans celui où nous allons c’est quasi systématiquement comme ça.
Un autre point serait la nourriture qui me paraît moins appétissante que dans les supermarchés français. Je pense que cela vient surtout de ma non-connaissance des différentes marques. Où est mon Milka ?!
Ce que j’adore
Changer de pays, c’est aussi découvrir une nouvelle culture et découvrir des choses qui nous étonne et nous pousse à comparer avec notre pays d’origine.
Oui, cette phrase marche aussi pour les côtés positifs !
Par exemple, la gentillesse des inconnus.
Il est très courant qu’au restaurant, dans un magasin, ou même chez le docteur, le personnel te gratifie d’un petit « darling » « lovely » ou « beautiful ».
Ce qui me paraîtrait très condescendant en France est ici une simple formule de politesse adressée aussi bien aux femmes qu’aux hommes.
Un autre exemple est le bus !
Ici, tu patientes en faisant la queue à l’arrêt et lorsque le bus arrive, il est courant de laisser passer la personne qui attends derrière toi si tu es premier de la ligne.
Parfois, la France me manque
Bien sûr, je savais que mes proches allaient me manquer mais je ne pensais pas que le pays lui-même me manquerait.
Les rues que je parcourais au quotidien, les bars et restaurants, les librairies, les boulangeries… Sans compter toutes les petites habitudes culturelles !
Alors parfois, une petite vague de nostalgie m’envahit.
Mes nouvelles envies ici
J’ai terminé en Décembre mon contrat de baby-sitting pour plusieurs raisons et j’aimerai dans quelques mois chercher un nouveau travail dans le commerce ou dans un café/salon de thé. Retrouver un domaine qui me plaît.
Alors même si mon anglais est loin d’être parfait, j’ai envie de tenter cette nouvelle aventure !
Notre nouveau coloc
Une de nos bonnes surprises de fin d’année a été d’apprendre que nous allions devenir parents au mois de Mai !
Au départ, notre joie a été contrasté par le stress de vivre cette nouvelle aventure à l’étranger. Devoir découvrir à la fois le quotidien d’une grossesse et un nouveau système de santé, c’était riche en émotion !
Tout le personnel de santé que nous avons rencontré a toujours été adorable et nous avons même eu une interprète pour notre premier rendez-vous.
Le suivi est différent de celui proposé en France, plus léger. Heureusement, ma soeur et mes amies déjà maman sont là pour répondre à toutes mes questions existentielles ou calmer mes inquiétudes lorsque c’est nécessaire.
Et la suite ?
Si nous ne sommes pas mis dehors par le Brexit, nous aimerions continuer de vivre en Angleterre pendant encore un petit moment. De mon côté, j’aimerai rentrer en France pour l’entrée à l’école de notre enfant mais je me laisse la possibilité de changer d’avis au fil du temps.