Le chant répétitif des machines résonne dans ma tête. De l’aube au crépuscule elles avancent, reculent, martèlent, klaxonnent, roulent, grincent. Elles ne font même pas une pause repas ! Ce désagrément est certainement accentué par ma présence quasi permanente chez moi. Si je les entendais moins, peut être les supporterais-je plus.
C’est avec un regard désabusé que, chaque soir, j’observe l’avancée des travaux. J’ai l’impression que ça n’avance jamais d’un pouce.
Bien sûr, il n’y a pas que les engins de chantier qui font du bruit. Les employés aussi. Et vas-y que ça s’hurle dessus, que ça s’interpelle à dix kilomètres les uns des autres et j’en passe.
J’ai rédigé un mail à l’attention de l’entreprise gérant les travaux, les sommant de s’équiper de machines silencieuses et d’engager des muets. Je reste sans nouvelles d’eux à ce jour.
J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes.
Comme tu le sais, j’adore pâtisser. Si je le pouvais, chaque jour qui passe donnerait lieu à un nouvel essai de recette ou à une nouvelle création. Mais je n’aime pas gâcher et si je donnais libre court à mon envie, nous croulerions sous les gâteaux et les biscuits. Nous ne pourrions en venir à bout à deux sans que cela finisse avec du diabète ou une crise de foie.
Mon plan consisterait à joindre l’utile à l’agréable en créant des gâteaux dans lesquels je placerais des somnifères. Je les offrirais ensuite aux courageux travailleurs. Je ferais d’une pierre trois coups : pâtisser, les endormir et ne pas faire exploser mon compte de point Weight Watcher !
Oh mon dieu, c’est une idée formidable !
Est-ce que l’on peut finir en prison pour obstruction à la construction d’une université ?